Le géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson (J&J) a conclu un accord définitif avec la justice de 42 États aux États-Unis dans une affaire de talc accusé d’avoir causé des cancers, a annoncé mardi le bureau du procureur de New York.
Le groupe avait annoncé le 23 janvier avoir conclu un accord de principe avec un consortium de procureurs. Mais il n’avait pas confirmé le montant de 700 millions de dollars évoqué par plusieurs médias.
La procureure de l’État de New York, Letitia James, a expliqué mardi dans un communiqué que l’accord avait été finalisé et que J&J avait effectivement accepté de débourser 700 millions de dollars.
L’État de New York doit percevoir 44 millions sur cette enveloppe totale, qui doit être versée en quatre échéances sur trois ans.
Le talc est accusé de contenir de l’amiante et de provoquer des cancers des ovaires.
« Dans le cadre du plan que nous avons conçu l’année dernière, le groupe continue de mener différentes démarches pour parvenir à une résolution finale et totale de l’affaire du talc », a expliqué Erik Hass, vice-président de J&J chargé des affaires juridiques, dans une déclaration transmise mardi à l’AFP.
Cela « inclut la finalisation de l’accord précédemment annoncé » avec le consortium, a-t-il poursuivi.
Le groupe avait proposé en avril 2023 un accord de 8,9 milliards de dollars pour éteindre l’ensemble des plaintes « présentes et futures sur le talc » en Amérique du Nord.
Johnson & Johnson avait indiqué que cela ne constituait pas une reconnaissance de culpabilité, continuant d’affirmer que son talc était "sûr" - même s’il l’a retiré du marché nord-américain en 2020.
Il précisait que plus de 60.000 plaignants avaient donné leur feu vert pour une telle résolution. Mais un juge des faillites avait rejeté le montage prévu.
Début mai, le groupe a annoncé être prêt à payer environ 6,5 milliards de dollars sur vingt-cinq ans pour les plaintes civiles liées à des problèmes ovariens (99,75% des plaintes actuelles). Il doit être accepté par au moins 75% des plaignants pour être valide.
« Nous continuerons à gérer les plaintes de ceux qui ne veulent pas participer à notre résolution via un plan de faillite consensuel, par des procès ou par des accords à l’amiable », a ajouté M. Hass mardi.
Dans les années 1970 est née une inquiétude sur la contamination du talc par de l’amiante, souvent proche dans la nature des minerais servant à fabriquer le talc. Puis des études ont mis en évidence un risque plus élevé de cancer des ovaires chez les utilisatrices de talc.
Une synthèse d’études publiée en janvier 2020 et portant sur 250.000 femmes aux États-Unis n’a pas trouvé de lien statistique entre l’usage de talc sur les parties génitales et le risque de cancer des ovaires.