The Body Shop France a été placé en redressement judiciaire jeudi par le tribunal de commerce de Paris, suscitant la « colère » de ses franchisés qui entendent « se battre ». La filiale française du groupe britannique, qui faisait partie des dernières dans le monde à ne pas avoir officiellement demandé son placement sous le régime des faillites, bénéficie d’une période d’observation jusqu’au 4 octobre, selon les éléments de la décision consultés par l’AFP et confirmant des informations de presse.
Cette décision concerne 73 magasins dont sept franchisés, et près de 300 salariés, selon Pierre-Marie Moreau, président de l’association des franchisés Body Shop. « On est en colère », a réagi auprès de l’AFP Pierre-Marie Moreau, « mais on va se battre et utiliser tous les moyens légaux pour demander des comptes sur cette action »
« Tout a été organisé, on assiste à un dépeçage en bonne et due forme », assure-t-il. « Le dernier franchisé a ouvert en décembre 2023 et pour être franchisé on dépense entre 200.000 et 400.000 euros », dénonce M. Moreau qui ajoute que « depuis deux mois l’ensemble des magasins n’est plus livré ».
The Body Shop avait récemment misé sur le développement de la franchise pour assurer sa croissance et sa rentabilité. Un premier magasin franchisé avait ouvert à Besançon en mars 2023 et l’enseigne misait sur l’ouverture d’une dizaine de boutiques par an en France.
Le redressement judiciaire de The Body Shop France fait écho au dépôt de bilan de la maison mère de la chaîne de produits de beauté au Royaume-Uni, en février, où près de la moitié des boutiques ont été fermées par l’administrateur judiciaire qui cherche à restructurer une entreprise qui accumule les pertes depuis plusieurs années.
La société The Body Shop a été vendue fin 2023 par son ex-propriétaire brésilien Natura Cosmeticos au fonds d’investissement allemand Aurelius, pour environ un quart du milliard d’euros déboursés par le Brésilien lorsqu’il avait rachetée en 2017 le groupe au géant français L’Oréal. L’Oréal avait auparavant racheté la marque en 2006 pour environ 940 millions d’euros, quand celle-ci était au sommet de sa gloire.