Née des interrogations d’un producteur de café et d’un scientifique sur les « gâchis écologiques, économiques et humains » liés à l’exploitation du café, la société Cabeco (pour Cascade of Benefits of Coffee) a focalisé ses recherches sur les propriétés du marc de café issu de la fabrication du café lyophilisé. À elles seules, les usines européennes de lyophilisation créent chaque année deux millions de tonnes de marc. Ce dernier est aujourd’hui brulé ou méthanisé.
Extraction durable brevetée
Une étude de caractérisation des composants du marc post-lyophilisation a ainsi permis de lister un large éventail de molécules d’intérêt, des plus connues (caféine bien sûr) aux plus inattendues (comme des oligopeptides gestionnaires des populations du microbiome).
Afin de valoriser durablement cette ressource, jusque-là considérée comme un déchet, Cabeco a mis au point et breveté un procédé d’extraction permettant d’extraire les molécules actives du marc. « Ce process vert, sans solvant n’émet pas de CO2 et ne crée pas de déchet », souligne l’entreprise.
Cette technologie permet de recycler à 100% le marc de café, à partir duquel Cabeco crée deux matières premières cosmétiques 100% naturelles : Cofoil, un actif lipophile très régénérant et réparateur des tissus cutanés ; et Cofex, une poudre exfoliante ultra-douce.
Cofoil, un nouvel actif anti-âge régénérant
Cofoil est un nouveau lipide 100% upcylé. Cet actif semi-liquide à la couleur entre jaune d’or et orange foncé garde un arôme proche du café, facile à couvrir si besoin.
Les tests de Cofoil sur des explants de peau lésée ont permis d’étudier ses capacités à favoriser la cicatrisation et a révélé des comportements de cellules typiques d’une peau régénérée.
Selon Cabeco, Cofoil agit sur les facteurs essentiels d’une peau jeune (fibres supports, collagènes, immuno-protecteurs, défensines, aquaporines et précurseurs) pour un effet régénérateur et réparateur. Il augmente le nombre de couches dans le stratum corneum et densifie le néo-collagène dans l’épiderme.
Conservé à température ambiante, Cofoil s’auto-conserve et ne rancit pas dans le temps. Son activité antibactérienne a par ailleurs été démontrée sur le staphylocoque doré multi-résistant.
Cabeco recommande une concentration de 2 à 5% dans les formulations cosmétiques.
Cofex, des poudres douces et riches en actifs
La gamme d’exfoliants Cofex est elle-même issue de la production de l’actif Cofoil.
Les spécialités Cofex sont des poudres de café naturelles et insolubles très douces au toucher et totalement dépourvue de sensation abrasive désagréable. Leur structure en tissage des fibres de gluco- et galacto-mannanes permet aux grains de rouler sur la peau sans sensation abrasive. De couleur chocolat glacé, ne laissant aucune tache, l’ingrédient est quasiment inodore, avec une pointe de café à peine perceptible.
Plusieurs grades sont proposés :
– Cofex Extra, un exfoliant doux, actif et stimulant offre une taille de particules de 150 à 300µm ;
– Cofex Ultra une poudre active en version micronisée (moins de 50µm) ;
– Cofex pour toutes les autres granulométries disponibles sur mesure.
Les poudres Cofex sont intégrables à des formules aqueuses, huileuses, émulsions ou préparations sèches. Elles ne sont pas ionisées.
Cabeco recommande d’utiliser Cofex Extra à une concentration de 5 à 15% en tant qu’exfoliant, et 1 à 5% pour les savons.
Vers une filière plus durable
Avec ces deux nouveaux actifs cosmétiques, Cabeco souhaite s’inscrire dans une démarche de transformation de la filière du café.
Le café est en effet la boisson la plus consommée sur terre après l’eau. Deux terriens sur trois en boivent - soit 2,5 milliards de tasses au quotidien ! Pourtant, les petits cultivateurs du caféier (100 millions de familles au Brésil, au Vietnam, Ethiopie …) profitent assez peu du commerce mondialisé du café. Soumis à la pression financière et dans un environnement climatique préoccupant, beaucoup de paysans jugent que la culture de cette une plante exigeante n’est plus rentable ou viable et commencent à arracher leurs plants.
C’est pourquoi Cabeco veut s’intégrer dans un programme d’Agriculture Régénérative en reversant une partie de ses bénéfices aux maillons de la filière les plus fragiles, dans le cadre d’une démarche cadrée et validée par l’adhésion aux principes de la Gold Rainforest Alliance.