Alors que la loi anti-gaspillage prévoit la fin des emballages en plastique à usage unique à l’horizon 2040, une disposition qui pourrait être élargie à l’ensemble de l’Union européenne par le projet de nouveau règlement relatif aux emballages et aux déchets d’emballages, un couple d’entrepreneurs vient d’inaugurer en périphérie toulousaine le tout premier supermarché dit zéro déchet. Concrètement, seuls le vrac et les bocaux en verre sont utilisés pour conditionner les aliments du quotidien. Pour les produits d’hygiène et de beauté, le plastique est presque totalement banni et le solide est privilégié, grâce à des marques comme Endro, Pachamamai ou Comme Avant.
Résultat, chez Super Tout Nu – c’est le nom original de cette toute nouvelle grande surface – les emballages ont presque entièrement disparu. Pour tenir le pari du zéro déchet, Salomé Géraud, la codirigeante à la tête de ce projet avec son époux Pierre, explique que « plus de 90% des produits [alimentaires] sont conditionnés dans des bocaux en verre ». Mais il y a aussi du vrac. Un service traiteur, une boucherie, une crémerie, des fruits et légumes... Plusieurs centaines de références garnissent les rayons de ce supermarché qui ambitionne d’être celui du futur, selon les termes de la patronne, interrogée sur France Bleu Occitanie le 26 mars dernier, à l’occasion de l’inauguration du magasin.
Circuits courts et prix contenus
Dans ce supermarché situé à Labège, en périphérie de Toulouse, 60% des produits vendus dans des bocaux en verre ont été sourcés dans un rayon de cent kilomètres autour du supermarché. Un détail qui n’en est pas un pour les consommateurs puisque ce critère leur permet d’espérer payer moins cher leurs articles. Il est vrai que les aliments vendus en vrac sont souvent onéreux dans la grande distribution traditionnelle, ce qui est tout l’inverse chez Super Tout Nu, d’après Salomé Géraud, grâce au recours aux circuits courts et à l’instauration d’une économie circulaire.
De façon générale, l’entrepreneuse assure des prix 10% à 40% moins cher « à qualité équivalente ». Mieux, on peut même gagner de l’argent grâce à l’instauration du principe de la consigne inversée. Cela consiste à ne pas payer les contenants, en l’occurrence les bocaux en verre, mais à obtenir dix centimes à chaque fois qu’on les ramène en magasin.
Au départ, l’enseigne concernait uniquement un drive que le couple a lancé en 2018 à Toulouse et sa périphérie, mais aussi à Bordeaux et Lille. Chaque semaine, le drive Tout Nu comptabilise environ 250 commandes pour un panier moyen d’environ 70 euros.
Le concept de magasins proposant des produits presque sans emballage et excluant le plastique s’est développé depuis quelques années, notamment au Royaume-Uni où Lush, fait figure de précurseur dans le monde des produits d’hygiène et cosmétiques avec ses gammes naked, sans emballage.